En décembre, le Théâtre de l’invisible était en résidence au melting-pot.
Bruno Abraham-Kremer, seul en scène, retrace son parcours depuis l’enfance. L’histoire d’une vie singulière de comédien, d’artiste, mais qui parle aussi à chacun car grandir est universel…
Du monde de l’enfance au premier départ de la maison familiale, des rencontres décisives d’une vie au retour sur soi après plusieurs décennies de création, Bruno Abraham-Kremer nous offre une histoire touchante et pleine d’humour.
On a vraiment hâte de voir la suite.
« PARLE,ENVOLE TOI »
Le maître hassidique Rabbi Nahman dit à son disciple :« La parole est vie, la parole c’est la vie ! Parle, envole-toi.– Mais je n’ai pas d’ailes lui dit le disciple !– Les mots sont tes ailes, parle envole toi, traverse l’espace et le temps, brise les chaînes d’une histoire qui ne t’appartient pas et qui n’a pas le droit de t’alourdir et de te retenir. »
« J’ai toujours travaillé avec des auteurs à qui je confiais mes « histoires »,« Milarepa », « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran » – à Éric-Emmanuel Schmitt, « l’Amérique » – à Serge Kribus, sont des pièces qui sont nées de ces collaborations…
Toujours ? Non car mon premier spectacle « Le Golem », je l’ai écrit en improvisant sur le plateau, dans une grande liberté, presque insouciante et ce spectacle est comme une matrice de tout mon travail futur.
Cette fois, il s’agit de remonter à la source, depuis l’enfance, pour partager ce goût du jeu qui d’abord m’a sauvé la vie et qui m’a conduit jusqu’à ce premier spectacle.
Retracer l’itinéraire du petit garçon esseulé, de l’adolescent révolté, qui découvre qu’il doit se laisser guider par son intuition, du jeune homme qui comprend peu à peu, que « Jouer » est un chemin vers la liberté et que le théâtre lui permettra peut-être de devenir l’acteur sa vie.
C’est l’histoire d’une re-naissance, d’une réconciliation… Où est-on ? Dans un théâtre, sur un plateau vide… là où l’Invisible devient visible !
Enfant lorsque je jouais seul dans ma chambre aux cow-boys et aux indiens, je n’avais pas l’impression de mentir, d’ailleurs je ne me posais pas la question. C’était des superproductions dont je jouais tous les rôles avec le même plaisir, le même engagement total. J’y croyais, je voyais tout et même quand je mourais plusieurs fois, c’était pour de vrai.
Peter Brook avait une magnifique formule magique pour les acteurs : « Don’t forget, to play is to play! » / N’oubliez pas, jouer, c’est jouer!
J’essaye de ne pas oublier… »
Bruno Abraham-Kremer.